Le poids de l’histoire et des réputations accumulées
Pour comprendre le statut à part de Santenay, il faut remonter à l’histoire même du vignoble bourguignon. Si le village, autrefois célèbre pour ses thermes romains puis son casino, n’a jamais manqué de notoriété locale, ses vins, eux, vivaient à l’ombre de voisins plus illustres.
- Un passé viticole ancien, mais éclipsé : Santenay compte une histoire de vin aussi ancienne que ses voisins, mais n’a pas bénéficié de la bénédiction marketing de certains grands clos ou abbayes cisterciennes, comme à Vosne ou à Gevrey (source : BIVB). Si l’on trouve déjà des traces écrites de vignoble à Santenay au Moyen-Âge, son territoire s’est davantage développé pour fournir des vins de consommation courante à la ville et à la cour, plutôt que des crus de prestige.
- L’absence de grand cru : Aucune parcelle de Santenay n’est classée Grand Cru, contrairement à la plupart des villages voisins en Côte de Beaune (Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet, Corton). Cela pèse lourd sur la visibilité internationale. À l'heure où les amateurs du monde entier cherchent « la crème de la crème », Santenay peine à rivaliser dans la course à la notoriété.
La réputation, en Bourgogne, se capitalise sur des siècles et dépend souvent d’une poignée de familles ou d’investissements. Santenay, village moins courtisé historiquement, s’est retrouvé plus agricole, moins industrialisé dans sa promotion, ce qui peut expliquer en partie sa discrétion.